Un des outils pédagogiques clés de l’approche Reggio s’appelle la provocation. Lorsque j’ai entendu ce mot pour la première fois, j’ai été très curieuse de savoir ce qu’il y avait derrière. Qu’est-ce qu’une provocation? Et pourquoi (pour quoi?) provoquer les enfants? Comment faire? A quoi s’attendre? Quand commencer? A quel âge? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête, et j’ai mis un peu de temps à être au clair avec toutes ces questions. Aujourd’hui, je donne des formations pour aider les parents et les professionnels à provoquer les enfants… car je suis persuadée que c’est bon pour eux! Et pour vous initier à l’art de la provocation, voici quelques astuces pour comprendre la provocation reggiane et ses clés pour une mise en place réussie!

La provocation reggiane, qu’est-ce que c’est?

L’approche Reggio est une éducation non formelle, c’est-à-dire que c’est l’enfant qui est au coeur de son processus de développement. Nous le laissons choisir son programme, manipuler du matériel selon ses intérêts, aller à son rythme… papillonner ou au contraire, approfondir.
Le matériel est donc à disposition, dans des étagères ouvertes et à hauteur d’enfants. Pas d’activités programmées ni dirigées: l’enfant décide de son programme.
La provocation s’inscrit donc dans ce contexte pédagogique particulier. Elle est là pour venir « provoquer » l’enfant: l’inviter à explorer un matériel ou un domaine (les mathématiques, par exemple), vers lequel il irait moins spontanément. C’est une mise en avant (comme les têtes de gondoles, dans les supermarchés) d’une activité, d’un matériel. Ce matériel est mis en scène, amené de façon ludique et intéressante, pour venir susciter l’enthousiasme, l’intérêt, la passion de l’enfant.

Pourquoi? Quels objectifs?

Comme dit précédemment, la provocation a pour objectif d’attirer l’enfant vers des activités moins pratiquées, délaissées, ou sur lesquelles nous pensons qu’il serait intéressant pour lui qu’il approfondisse le sujet. Cela lui permet donc d’élargir son horizons, et est un outil intéressant pour l’adulte, afin de s’assurer sans diriger, que l’enfant découvre une vaste gamme d’activités. Cela permet aussi de challenger l’enfant, pour l’inviter à développer sa créativité (qui est le fait de trouver une « solution » à un « problème » posé).

Quels résultats?

Les résultats sont passionnants à observer… car le plus souvent inattendus!!! Nous pensons à une provocation, nous la concevons irrémédiablement avec une idée en tête de la manipulation qui viendra… et l’enfant vous amène… ailleurs! C’est la magie de la provocation!
Elle permet à l’enfant de développer sa créativité, car nous le verrons, la provocation reggiane est une offre ouverte de manipulation. Et donc, apprentissages, concentration, coopération sont des conséquences naturelles de cet outil.

Quelles conditions?

Pour qu’une provocation « marche », il y a quelques règles à suivre:
– L’ouverture de l’adulte, qui doit donc accepter que l’enfant risque de l’emmener… pas du tout où il avait prévu.
– Mettre en place du matériel didactique « ouvert » (j’en parlais dans cet article ci et celui-là, qui traite du jeu ouvert)
– Poser une question, comme sur ces deux exemples tirés du web:

– Eviter de trop surcharger: une provocation à la fois
– Changer régulièrement, pour que la provocation fasse effet
– Aborder des thèmes différents: arts, nature, mathématiques, histoires à raconter
– …

Pour trouver des idées, Pinterest regorge de proposition. Voici quelques idées.

Je serais très heureuse de voir vos provocations maison, allez on s’y met?!