Pourquoi les enfants se réveillent-ils la nuit ?
Parlant de sommeil des enfants, je ne pouvais pas ne pas aborder les réveils nocturnes…
Je suis concernée personnellement par la question. Cela me tient à cœur de vous le dire, car lorsque l’on parle de fatigue parentale, j’entends souvent : il n’y a que celui qui le vit qui comprend… et en effet, le vivant depuis 2 ans et demi, je confirme que c’est une fatigue très particulière, qu’il faut vivre pour comprendre…
Ma fille qui a donc 2 ans et demi au moment où j’écris cet article s’est toujours beaucoup réveillée la nuit. 6 à 8 fois par nuit jusqu’à ses 18 mois. 3 à 4 fois par nuit par la suite jusqu’à ses deux ans. Entre 1 et 3 fois depuis ses deux ans. Toujours allaitée. Et au cododo (ce qui m’a sauvée). Maintenant que vous savez tout, et que vous savez donc qu’en matière de fatigue, je sais de quoi je parle (j’ai retravaillé, elle avait 2 mois…), je vais vous expliquer… pourquoi c’est normal que votre enfant se réveille la nuit (et que oui, c’est pas facile tous les jours).
Les idées fausses sur les réveils nocturnes de vos enfants
- C’est à cause de l’allaitement : et oui, le lait maternel, ça ne tiendrait pas au corps !
FAUX ! Il n’y a aucune différence entre les enfants allaités ou nourris au biberon. Tout simplement parce que ce n’est pas toujours la faim qui réveille un enfant ! Cette croyance pousse malheureusement beaucoup de parents à stopper l’allaitement. - Donner des céréales aidera à le faire passer ses nuits !
FAUX ! Cela limitera peut-être les prises alimentaires la nuit, mais pas les réveils. - C’est à cause du cododo : l’enfant sentirait la présence de son parent et aurait envie de passer du temps avec lui.
Le cododo n’est pas forcément responsable des réveils nocturnes. Certains enfants préfèreront dormir seul à un moment donné. Mais si votre enfant dort avec vous, le mettre dans son lit ne sera pas forcément la solution pour le faire passer ses nuits. - C’est à cause du parent qui se lève à chaque fois que bébé pleure… Forcément, vous lui donneriez de mauvaises habitudes.
ARCHI FAUX ! Au contraire, en accompagnant votre enfant dans ses réveils nocturnes et en ne le laissant pas pleurer seul, vous l’aiderez à passer ses nuits, à son rythme. Lisez ici le témoignage que nous avons recueilli et des explications complémentaires sur le thème « Pourquoi je n’ai pas laissé pleurer ma fille ».
« Faire ses nuits », un concept moderne
Une des questions les plus posées aux jeunes parents (parfois dès la naissance !!!), c’est : Alors, il fait ses nuits ?
C’est une question très moderne et terriblement occidentale. Comme je le conseillais dans notre article sur le cododo, l’ouvrage « Le concept du continuum » explique bien que toutes ces questions liées au sommeil sont liées à notre conditionnement moderne. On nous fait croire, littéralement, qu’un enfant qui se réveille la nuit est un problème. Et que cela nécessiterait même une consultation chez le pédiatre, l’invention de nouveaux objets magiques qui aideraient votre enfant à s’endormir… ou même des coachs du sommeil………….. C’est-à-dire que même le sommeil de nos enfants a été monétisé, en créant des peurs chez les parents : un enfant qui se réveille aurait un problème qu’il faudrait donc régler.
Cette vision est très récente, et surtout n’est pas du tout la même dans l’ensemble du globe.
Pourquoi un enfant se réveille la nuit ?
Parce que les cycles de sommeil chez l’enfant sont plus courts que chez l’adulte.
Regardez l’illustration que nous avons faite pour vous aider à repérer les cycles de sommeil de votre enfant. Ainsi, un bébé de 6 mois qui se réveille toutes les deux heures ? Et bien… c’est parfaitement normal. Fatiguant. Mais normal.
En fait, ce qu’il se passe chez le jeune enfant, c’est qu’il n’est pas encore en mesure d’enchaîner les cycles, comme un adulte. Ce qui fait que lorsqu’il arrive en fin d’un cycle, il se réveille et a besoin de nous pour l’aider à se rendormir. Le laisser pleurer n’est pas du tout bon pour son développement (voir ici l’article que nous avions écrit à ce sujet).
L’enfant se réveille donc la nuit parce que son cerveau est immature. Il a besoin de temps pour apprendre à enchaîner les cycles de sommeil. Pour l’aider, il est important de l’accompagner dans cet apprentissage en le berçant, lui donner le sein ou le biberon. Ou tout simplement en le rassurant. Même à 4 ou 5 ans. Même plus tard, parfois.

Le fait qu’un enfant se réveille la nuit est donc parfaitement normal, et vous avez beaucoup de chance si vous n’êtes pas concerné par la question ! (Bon, j’avoue, je vous envie un chouilla !). N’écoutez surtout pas les réflexions du type : c’est super important que l’enfant fasse ses nuits, pour son cerveau toussa toussa… oui, c’est évident, le sommeil est important pour le développement de l’enfant, et notamment de son cerveau. Mais vous ne lui donnerez jamais de mauvaises habitudes en accompagnant ses réveils. La preuve en est : les enfants, progressivement, allongeront leur temps de sommeil, enchaîneront les cycles (pas tout de suite, pas tous les jours… petit à petit). Gardons confiance, en tant que parent, l’enfant y parviendra un jour.
Il ne fait pas ses nuits ? En fait, si ! Il fait SES nuits, il ne fait pas les nôtres, c’est complètement différent ! C’est d’ailleurs ce que je répondais lorsque l’on me posait la fameuse question : « alors, elle fait ses nuits ? », « Elle fait SES nuits, oui, mais pas les miennes ! ».
Comment survivre ?
Car, oui, franchement, on en est là ! Surtout si vous avez plusieurs enfants et/ou si, comme moi, vous travaillez.
Pour ne pas finir en zombie (même si les premiers mois sont difficiles, il faut le dire), il est important de vous ménager. On me l’avait dit avant que je ne devienne maman. Je n’ai compris ce conseil qu’une fois que ma fille a été là.
Je pourrais donc résumer en :
- Tant que vous le pouvez, et surtout le premier mois (le temps des « relevailles ») : dormez à chaque fois que votre enfant dort.
- Faites la sieste avec votre enfant, dès que vous le pouvez. Franchement, le ménage, on s’en fiche. Mais vraiment hein. (Chez moi, c’est Bagdad depuis l’arrivée de ma fille… un jour, je retrouverai un intérieur rangé, en attendant, je priorise : un intérieur rangé ou ma santé mentale…. Et ma bienveillance ! Car oui, le manque de sommeil est notre pire ennemi niveau patience et tolérance, il faut bien l’avouer !)
- Accordez-vous des mini-pauses dans la journée, selon votre travail. Les micro-siestes de 20 minutes ont des effets réparateurs qu’il ne faut pas négliger. Pensez aussi à la sophrologie (une séance équivaut à un cycle de sommeil chez l’adulte), au Qi Gong, au Shiatsu…
- Faites-vous plaisir. C’est prouvé : l’ocytocine permet de lutter contre les effets de la fatigue et recharge les batteries.
- Gardez en mémoire une chose : ça passera. Un jour, il dormira (mieux). Faites-moi confiance. Les nuits où vous vous sentez au bord du gouffre, répétez-vous : ça passera, ça passera, ça passera….
- Dernière astuce qui m’a bien aidée certaines nuits : voyez ces moments, même s’ils sont durs, comme l’occasion de faire quelque chose d’incroyable. Oui, vraiment, vous aidez un petit Homme à grandir et à devenir un adulte équilibré. Ça n’a pas de prix, c’est une mission extraordinaire.
Quand je lis ce genre d’article je ne peux m’empêcher de me demander ce qui se passe donc chez un enfant « qui fait ses nuits » ? (Je précise sans que l’on l’ai forcé) Pourquoi les fait il si cela est normal et naturel qu’il ne les fasse pas ?
Je suis maman allaitante d’un petit d’ 1 an 1/2 et depuis 8 mois on a carrément passé un cap: il ne peut plus dormir sans moi, siestes comprises. Parfois je suis là simplement là il ne prend même pas mon sein, il ne me touche pas mais si je bouge pour sortir de son lit il se réveil. De 0 a 3 mois on etait en cododo (ouf !), 3 a 6 mois il est passé dans sa chambre dans un lit sans barreaux (il ne frôlait plus bien avec nous, notre respiration le réveillait) et il dormait toute la nuit pendant 3 mois !! Puis de 6 à 9 mois 1,2, réveils nocturnes pour téter a heures fixe, j’allais alors dans sa chambre je le prenait de son lit et le remettait, c’était OK et depuis ses 9 mois plus rien ne vas: il ne dort pas avec nous mais JE vais dans SON lit …
Avec tous les problemes de couple que ça impliques
Si vous avez qq chose a dire de ça ^^
Bonjour Audrey,
Un enfant qui passe ses nuits n’est pas forcément un enfant qui va mal ou qui ne s’autorise pas à se réveiller… il y a des enfants qui enchaînent leurs cycles de sommeil plus vite que d’autres.
Le sommeil de l’enfant est une science très mystérieuse. Ce que l’on sait par contre, c’est que l’enfant, en grandissant, change et évolue. Pour la nourriture, par exemple, il se met à détester et refuser certains aliments qu’il mangeait auparavant. Il s’agit de la néophobie alimentaire. C’est normal, et ça passera. Pour le sommeil, c’est pareil, il y a des phases durant lesquelles les endormissements voire les nuits sont plus ou moins faciles / difficiles. Il peut y avoir les cauchemars, par exemple. Il ne faut pas négliger non plus les pics de croissance. 8-9 mois c’est aussi la période durant laquelle l’enfant prend réellement conscience qu’il est une personne à part entière, sans pour autant avoir encore intégré la permanence de l’objet. Il peut avoir développé une angoisse de ne plus vous trouver dans le lit, par exemple. Un enfant qui a besoin de savoir que son parent est là pour dormir correctement, c’est quelque chose d’éprouvant, mais de « normal ». Le plus dur, bien évidemment est de trouver son équilibre (personnel, de couple…).
Je vous invite à vérifier si une amélioration ne pourrait pas avoir lieu avec une ou deux séances de micro-kiné. Et je vous conseille aussi, même s’il a 18 mois, de trouver quelqu’un de compétent dans votre coin pour réaliser une séance de communication connectée. Ces deux outils apportent une grande aide pour comprendre nos enfants et trouver comment les aider/les soulager. 18 mois étant une période de grande exploration motrice, un petit tour chez un osthéo spécialisé dans l’accompagnement pédiatrique ne pourra jamais faire de mal. Verbaliser également, rassurer votre enfant… et patienter… attendre… cela passera… mais en attendant, ce n’est pas facile. Je vous envoie plein de bonnes ondes.
Je risque de vous écœurer, mais ma petite fille ne se réveille plus depuis l’âge de 3mois. Elle était pourtant en cododo et je l’ai allaité jusque 15 mois. Je me réveillais aux heures habituelles pour trouver un bébé endormi qui ne réclamait pas la tété… Ça m’a perturbé, moi qui étais prête à m’occuper d’elle toutes les nuits ! Finalement, elle a intégré son lit et sa chambre et rien n’a changé. Aujourd’hui, elle a 3 ans. Il y a eu des périodes difficiles où elle faisait des cauchemars, j’ai eu besoin de la consoler la nuit. Mais en général, elle passe de bonnes nuits. Je pense qu’elle se réveille la nuit car parfois je l’entend boire ou bouger, parler, mais elle ne me réclame pas. Par contre, régulièrement, elle réclame à ce que je dorme avec elle, ce que je ne veux pas car pour avoir essayé, je me prend des coups de poing et de pied ! Et comme vous le dites si bien, on a besoin de dormir pour être bienveillant. Alors je le lui explique et je prolongé le rituel du coucher avec des histoires (je suis conteuse) et parfois, ça peut durer une heure ! Mais elle est satisfaite et elle me dit « part maman » quand elle en a marre.
Je ne suis pas écoeurée du tout 🙂
Savourez ces instants avec elle, ils sont magiques!
Bonjour
Ici bébé a 5 mois et les nuits en effet il ne fait pas les nôtres. (Je vais reprendre très souvent votre expression) mais j’en peux plus d entendre c’est pas normal qu’il dorme pas il est temps de passer à la diversification …. alors oui je suis épuisée avec le boulot mais c’est mon fils et j’en peux plus d entendre les remarques !
Merci pour votre article 🙂 Ici petit homme de 3 ans qui se réveille 1 à 2 fois par nuit depuis 5 mois….patience et calme sont mis à rude épreuve…et le morale dégringole … alors je vais me tatouer votre phrase : « Oui, vraiment, vous aidez un petit Homme à grandir et à devenir un adulte équilibré. Ça n’a pas de prix, c’est une mission extraordinaire. »
Il faut régulièrement redonner du sens à tout cela.
Bon courage à tou.te.s !